RETABLE de l’EPIPHANIE
IDENTIFICATION :
Ce très bel objet de l’art religieux, couramment dénommé Triptyque, récemment restauré, a été réalisé à Anvers au début du XVIème siècle, entre 1515 et 1520.
Le matériau utilisé est le bois polychromé.
Il a été classé le 18 janvier 1897. Il est conservé dans l’Eglise Notre Dame entre le Maître-Autel et la Chapelle de Notre Dame du Rosaire.
Il appartient à la Commune de Thenay.
DESCRIPTION :
Le Retable est de forme rectangulaire, fermé par 2 volets.
Sur les volets fermés, sont représentés l’Annonciation : l’Ange à dextre et la Vierge Marie à senestre.
Ouvert, le Retable illustre sur le volet dextre la Nativité, au centre la scène sculptée de l’Adoration des Mages et sur le volet senestre la présentation au Temple.
Plusieurs inscriptions sont relevées :
signes peints sur le phylactère à senestre sont un assemblage de traits sans cohérence
les lettres peintes sur le phylactère à dextre correspondent à une inscription en vieux Flamand : on sis een kint ghebo qui signifie en français : car un Enfant nous est né.
Les Mages :
le Mage noir : Balthazar
le Mage agenouillé : Gaspard
le Mage debout : Melchior
HISTORIQUE :
Pas de renseignement sur l’histoire de ce retable.
Si son lieu de fabrication est incontestablement Anvers, le commanditaire est inconnu.
Sa petite taille fait penser à une commande privée.
L’hypothèse d’une commande de l’Abbaye de Pontlevoy est avancée, mais la commande de l’Abbaye de Cornilly est évoquée.
La date et le moyen (legs, donation) de son arrivée dans l’Eglise de Thenay sont également inconnus.
Classé en 1897, c’est l’objet religieux le plus ancien classé au titre des monuments historiques du département de Loir et Cher.
Il a été volé en 1910 par Claude Xavier Simonin, disciple de Jules Bonnot et retrouvé dans l’Orléannais quelques mois plus tard…
Une mention de devis a été établie en 1959 et en 1962, mais aucune restauration antérieure n’est documentée.
Quelques photographies, une description de 1921 et les mentions de devis de restauration nous renseignent sur l’état et les modifications survenues depuis la fin du XIXème siècle.
La photographie la plus ancienne connue, est celle de Eugène Chauvigné pour une Exposition rétrospective de Tours en 1881.
Une autre photographie de Frédéric Mieusement membre de la commission des Monuments historiques dès 1872, montre un état similaire. Puis celle du Dr Frédéric Lesueur montre la description du Retable.
Les photos réalisées par Jean Gourbeix, entre 1952 et 1962, montrent le Retable dans un état très délabré.
A partir de 1978, le Retable apparaît restauré sur des clichés de l’inventaire.
Le chien est encore présent au premier plan.
Il a été prêté à l’Exposition de 1900 et à l’Exposition des Retables anversois du 26 mai au 03 octobre 1993, et exposé à la Cathédrale d’Anvers. Le Retable figure très empoussiéré, dans son état du moment. Le chien a été volé !
A partir de 1996, la municipalité de Thenay décide de le protéger et de l’installer dans une vitrine sécurisée.
Dans sa séance du 28 octobre 2010 le Conseil Municipal décide la restauration du Triptyque sur proposition de la Drac et des instances concernées, suite à leur visite en mars de cette même année.
La restauration est effectuée en septembre/octobre 2012 par 2 spécialistes de Tours.
Le financement de cette opération a été rendue possible grâce au concours :
de la Drac : Direction Régionale des Affaires Culturelles
du Conseil Général de Loir et Cher
des Paroissiens du secteur de Montrichard-Pontlevoy
de la Commune de Thenay
Légende :
dextre : vers la droite
senestre : vers la gauche
phylactère : chacun des 2 petits étuis renfermant un morceau de parchemin